Banking4Good #4 - 🌍 Et pourtant... elle tourne ! ♻️
Économie circulaire, performance & vision long terme
Bonjour !
Au début des années 80 [je me souviens des soirées…1], Téléphone rêvait déjà d’un autre monde… et la Terre est bien ronde. Pourtant quelque chose [en toi] ne tourne pas [si] rond. Alors que depuis des milliards d’années la nature rend à la Terre tous les éléments qu’elle y puise, l’économie moderne s’est bâtie sur un modèle linéaire. Elle y extrait, utilise puis jette les ressources.
A quel moment l’Homme a-t-il bien pu considérer qu’une économie de gâchis (qui jette in fine de précieuses ressources) pouvait être un modèle efficace ? - Vous avez 4 heures -
La question environnementale du gaspillage des ressources amène ensuite celle de la performance économique et de sa durabilité, ô combien d’actualité avec le départ d’Emmanuel Faber du groupe Danone.
Servez-vous votre premier café du week-end, voici la 4ème édition de la newsletter Banking4Good qui a pour objet, 2 fois par mois, le décryptage des tendances et innovations dans les services financiers, au service de l’intérêt général.
Comme on dit dans la start-up nation, “feed-back is a gift”, toutes vos remarques et autres idées sont donc TRES précieuses. Vous pouvez les indiquer en commentaire du post, sur le groupe LinkedIn ou, magie de la technologie ✨, en répondant directement à cet e-mail 💌.
Au sommaire ce matin :
🔎 Une sélection sur la circularisation de l’économie,
🤯 Peut-on concilier performances financière, sociale et environnementale ?
⏱ Quelques brèves en vrac et en passant ;
🎥 Et enfin, retrouvons le poète soufi au champ.
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🔎 La sélection innovation :
Les innovations présentées ici le sont sans autre but que de contribuer à la réflexion, sans préjuger de l’impact fondamental de leur mise en oeuvre.
DIEM, un compte et une carte bancaire à alimenter avec le contenu de ses placards
Une nouvelle néo banque ! Une de plus ? Oui, mais qui exploite la fibre verte des millenials ! Une de plus ?
Celle-ci a une approche extrêmement ciblée : la valorisation du réemploi. Concrètement, il s’agit d’une carte visa associée à un compte qui peut s’alimenter notamment par la revente d’objets qui dorment dans vos placards. L’utilisateur décrit le bien dont il veut se séparer, le prend en photo et reçoit une évaluation de sa valeur. Si elle lui convient, il la valide et est immédiatement crédité du montant correspondant.
Détecté via le blog C’estpasmonidée
Le site Diem
🤚 Certes, l’approche de DIEM ne traite qu’une fraction du sujet environnemental mais, simple et connectée aux usages clients, elle constitue une première brique qui peut avoir un impact très concret sur l’impact environnemental de la consommation des utilisateurs.
L’impact revendiqué par DIEM : augmenter de 9 mois la durée de vie des vêtements permettrait de réduire de 20 à 30% leurs empreintes carbone, eau et déchet.
Darty, avec Sofinco, veut développer son offre de “produits et services durables”
Avec Darty Max souhaitait, fin 2019, aller plus loin que la classique extension de garantie de 5 ans en lançant une forme “d’abonnement à la réparation”. Pour populariser davantage cette offre, Darty s’est associé à Sofinco.
Passons rapidement sur le financement à taux 0 pour inciter au choix de produits “durables”. Dans la mesure où il est déjà largement présent dans les enseignes d'électro-ménager pour développer les ventes, il '“markete” la démarche mais ce n’est sans doute pas le levier le plus différenciant pour inciter à la réparabilité.
Revenons à Darty Max : un service facturé 9,90€ / mois (engagement initial de 12 mois) comme un abonnement à la réparation. Il inclut :
- la réparation des produits de gros électro-ménager de 7 à 15 ans (fonction de la disponibilité des pièces et de l'enseigne d'achat)
- pour les produits achetés chez Darty, remboursement en carte cadeau au prix d'achat s’il n'est pas réparable, pendant la durée de disponibilité des pièces.
Une question reste en suspend : quelle part des consommateurs est prête à payer un tel abonnement, dans la durée (Darty communique sur 200 000 abonnés en un peu plus d’un an), par ailleurs égratigné par Que Choisir à sa sortie (L’association de consommateurs a publié un correctif par la suite) ?
Le communiqué de presse CACF & Darty
🤚 Comme l’évoque cet article du Hub de La Poste autour de l’expérience client, la RSE et l’économie circulaire en particulier incite à bousculer les parcours-client. Aux acteurs des services financiers de se pencher sur le rôle qu’il peuvent jouer pour favoriser ces nouveaux comportements et de comprendre comment s’insérer au cœur des parcours-clients avec des offres de paiement et/ou financement adaptées.
Pour parvenir à un véritable bousculement des parcours-client et se donner plus de chances d’élargir l’adhésion client, Darty pourrait gagner à creuser des pistes de partenariats avec des structures comme l’association Envie, Emmaüs, Murphy ou encore des projets comme L’Increvable, malheureusement abandonné il y a un an faute d’appuis industriels et commerciaux.
La reboucle, donner une seconde vie à ses vêtements avant d’acheter chez La Redoute.
Comme d’autres enseignes, La Redoute s’est attaquée au marché la seconde main en créant La Reboucle, marketplace d’objets d’occasion entre particuliers. La transaction et la livraison sont sécurisées et facilitées par La Redoute qui pousse le concept de l’économie collaborative jusqu’au bout en assurant la livraison des colis encombrants grâce à Cocolis, la plateforme de livraison entre particuliers. Si le client choisit d’être payé en carte-cadeau La Redoute, il est alors crédité de 25% supplémentaire. Bonus potentiellement interpretable comme une aide potentielle pour acheter des produits de meilleure qualité censés être plus durable.
🤯 La question à 100 balles :
Avertissement : cette rubrique n’a pas vocation à apporter une réponse définitive à une question complexe voire polémique mais d’amorcer le débat pour essayer de mieux comprendre les tenants et les aboutissants du sujet traité.
[#financedurable] Peut-on concilier performances financière, sociale et environnementale ?
Cette question, avec le départ d’Emmanuel Faber de la présidence puis de la direction générale de Danone, est on ne peut plus d’actualité. Néanmoins, avant d’y répondre, il convient de définir ce qu’on entend par performance économique et financière. En effet, s’il s’agit d’un ROI rapide, la performance sociale et environnementale se mesurant à long terme, la réponse est claire.
Aussi peut-on vraiment qualifier les fonds activistes ayant provoqué l’étincelle à l’origine du départ d’Emmanuel Faber de fonds “d’investissement” ? Il s’agit en effet ici plutôt de spéculation, l’investissement s’inscrivant par définition sur le long terme.
Alors, si de nombreuses études ont prouvé que performances économique, sociale et environnementale étaient corélées sur le long terme, la question devient : peut on être entreprise à mission et cotée en bourse ? Comment protéger les entreprises à mission des risques de vision court-termiste ? Lier les droits de vote à la durée de détention des titres peut-il constituer une piste de réflexion ?
Néanmoins, au-delà même de ces questions, Emery Jacquillat, PDG de la CAMIF et président du Collectif des Entreprises à Mission, “l’éviction d’Emmanuel Faber est davantage liée à une crise de gouvernance classique qu’au statut de société à mission” (voté à 99%) qu’il n’estime pas remis en question chez Danone. Il reste optimiste sur l’avenir des sociétés à mission dont “le nombre a été multiplié par 3 depuis 6 mois malgré tout” (la pandémie et la crise notamment).
⏱ En bref & en vrac
De la banque & du ‘for good’, mais pas forcément les 2 en même temps.
👉 “Une finance en conscience, amie de l’Homme et de la nature, respectueuse de l’environnement” Olivia Blanchard, sur le blog de L’Entreprise Contributive, explique la définition de la finance responsable par l’association AFR (Acteurs de la Finance Responsable) dont elle est présidente. (video complète de cette définition ici).
👉 Algoan, spécialiste du scoring credit en open banking lance un baromètre de crédit à la consommation. La 1ère édition montre une adoption marquée de l’open banking par les clients pour l’octroi de leur crédit depuis un an. Adoption d’autant plus intéressante pour permettre une évaluation du risque plus précise et donc plus responsable, que la santé financière des emprunteurs est fragilisée par la crise.
👉 La carte à empreintes digitales fait à nouveau parler d’elle avec MasterCard et Samsung. La valeur client reste encore à prouver à l’heure du paiement sur mobile et où les paiement sans contact couvrent déjà une très large part des transactions avec une protection consommateur très élevée. L’usage de ressources pour ajouter ce dispositif est quant à lui bien réel.
👉 BNPP donné favori pour le rachat de la participation de Groupama dans Orange Bank, dont elle pourrait en outre prendre le contrôle.
🎥 L’instant vidéo
Le discours d’Emmanuel Faber aux diplômés d’HEC 2016 a été partagé à nouveau de nombreuses fois suite aux dernière annonces. Au-delà de la perception du personnage, de tels discours sur le lien entre économie, globalisation, justice sociale et justice environnementale gagneraient à être multipliés auprès des publics étudiants.
Mais c’est une intervention avec Ashoka que j’ai eu envie de partager cette semaine, dans laquelle il partage une vision des 3 étapes nécessaires au changement :
1- prendre conscience que nous sommes tous acteurs (“je suis le système”).
2- entrer dans une logique d’alliance.
3- prendre en compte la dimension “flux” de l’économie en y ré-intégrant la dimension humaine des relations.
“Toute organisation humaine s’organise pour que les choses ne changent pas, même Danone, sauf qu’à l’intérieur, il y a des consciences qui peuvent se lever”
- Emmanuel Faber
“Par-delà le bien et le mal, il y a un champ, là je te retrouverai”
- Poète soufi
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Voilà, c’est tout pour aujourd’hui, passez un GOOD week-end !
Désolé pour la référence que les Gen Z (ou les boomers) n’auront peut-être pas !