Banking4Good #15 🛒 "Acheter moins n'est pas un gros mot" 🤬
Ripolinage, slow payment, sobriété et biodiversité !
Bonjour !
“Votre pelouse est desséchée, pas de problème repeignez-la en vert !”
J’ai d’abord cru à un article du Gorafi. J’avoue, j’ai ri jaune (assorti au gazon desséché) car oui, cette belle métaphore du greenwashing existe bel et bien. La sécheresse, quelle sécheresse ? La pelouse est verte ! Ou comment préserver les apparences jusqu’à ce qu’à force de sécheresse, il n’y en ait plus d’apparence à préserver. J’ai demandé s’il faisait la même en bleu pour les rivières asséchées… Pas de réponse pour le moment.
Servez-vous votre premier café du week-end, voici la 15ème édition de la newsletter Banking4Good qui a pour objet, 2 fois par mois, le décryptage des tendances et innovations dans les services financiers, au service de l’intérêt général.
Merci pour vos remarques, idées et autres suggestions. Vous pouvez les indiquer en commentaire du post, sur le groupe LinkedIn ou, magie de la technologie ✨, en répondant directement à cet e-mail 💌.
Au sommaire ce matin :
🔎 Accessibilité du paiement et Save Now Buy Later ;
🤯 Le marketing responsable, oxymore, utopie ou impératif ?
⏱ En bref & en vrac : de la banque, du ‘for good’ mais pas forcément en même temps ;
🎥 Pierre-Henri Guyon nous explique que si la perte de biodiversité est multifactorielle, il ne faut pas en oublier une des principales causes.
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🔎 La sélection du jour :
CaixaBank lance une carte en braille.
Elle permet notamment aux personnes malvoyantes de conserver leur autonomie lors des transactions en ligne.
Lire le communiqué de presse de Caixa
🤚 Une solution qui apparaît très complémentaire à la carte bancaire connectée HandSome qui permet de transmettre oralement les informations affichées sur le TPE, via le smartphone. (cf. Banking4Good #6)
Inspirave, après le Buy Now Pay later, le Save Now Buy Later ?
Les boutons de paiement BNPL (paiement fractionné et/ou différé) se sont généralisés. Face à ces solutions qui sont aussi simples d’accès que critiquées pour les risques de déséquilibres budgétaires qu’elles sont susceptibles d’engendrer pour leurs utilisateurs, Inspirave propose une solution qui en prend le contrepied.
Le principe : l’utilisateur recherche l’objet qu’il souhaite acheter parmi les partenaires de la fintech. Il définit ensuite un montant d’apport, un montant d’échéances à la fréquence souhaitée. Au fur et à mesure des prélèvements d’échéance il suit la progression de son projet. Une fois la somme complétée, il déclenche l’achat. Le tout avec l’ergonomie et l’expérience utilisateur d’un bouton de paiement.
Le site SaveAway d’Insirave
🤚 À l’heure où le quick commerce a la gueule de bois (pas sûr que ce soit une mauvaise nouvelle…), ce ‘slow payment’ est sans doute un début de tendance à prendre en considération par les marketeux responsables des établissements bancaires ! Même si le SNBL ne peut remplacer tous les usages couverts par le BNPL (notamment lorsque l’achat est urgent), cette approche permet notamment d’habituer à une gestion budgétaire à moyen / long terme et donc, in fine, de contribuer à l’amélioration de la santé financière.
🤚 En ce qui concerne le BNPL, après une période d’euphorie où la notion de responsabilité de préteur passait au second plan, les différents acteurs vont devoir, de manière volontaire ou contrainte, adopter des approches plus responsables. En témoigne Klarna, leadeur du secteur, qui transmettra à partir de juin les données de transactions à 2 des principales agences de notation de crédit.
🤯 La question à 100 balles : Le marketing responsable, oxymore, utopie ou impératif ?
"On a bien su faire acheter plus, on devrait savoir faire acheter mieux, voire acheter moins."
C’est en synthèse le sens de l’édito publié par Valérie Thobois pour le collectif Responsables ! de l’ADETEM.
Pour être responsable, le marketing devra intégrer la notion de sobriété à son logiciel :
"Acheter moins n'est pas un gros mot".
Il y a encore du chemin et le marketing de la surconsommation qui prévaut encore largement dans l’inconscient collectif mais également dans la majorité des organisations n'y est pas pour rien :
🛒 Du point de vue du consommateur à qui on a expliqué pendant des décennies que toujours plus était toujours mieux. Pourquoi consommer moins deviendrait désirable ?
🗳 Du point de vue du citoyen pour qui un marketing responsable est a priori perçu comme une vue de l'esprit, si ce n'est un oxymore.
💼 Du point de vue du professionnel dont l'horizon de temps qu'on lui accorde ne lui laisse le temps que de ripoliner ses offres en vert, pas de repenser son business model.
Un marketing sans conscience, c'est d'abord un marketing qui ne connaît pas ses impacts et dépendances vis-à-vis de ses parties prenantes.
Commençons donc par les cartographier et oublions donc "l'opération RSE" 🎻 qu'on vous a demandée pour hier ou le trimestre prochain. Travaillons à long terme
⏱ En bref & en vrac
De la banque & du ‘for good’ mais pas forcément les 2 en même temps.
👉 Décathlon affiche le contenu carbone et l’impact environnemental de ses articles textile en bas de ses fiches produits. Il faut encore être un peu motivé pour trouver ces informations, mais espérons qu’elles seront bientôt davantage visibles et généralisées à tous les produits.
👉 Vers la fin des retours gratuits dans la mode ? C’est en tout cas désormais vrai dans certaines situations chez H&M et Zara. Entre l’incitation à la surconsommation de fast fashion que cela entraîne, le bilan énergétique de la logistique associée et le gâchis que cela génère, ça ne serait pas une mauvaise nouvelle.
👉 Smart Garant lève 1 M€. L’assurtech, créée en 2019 est spécialisée dans la garantie des loyers impayés permettant de se substituer à une caution classique.
👉 LCL lance ‘Flex’, un crédit instantané de 200 à 2000 € sur 3 mois maximum dont les fonds sont versés immédiatement. Une réponse aux solutions développées par les fintechs Finfrog ou encore Moneybounce.
🎥 L’instant vidéo : la biodiversité et la fabrique du doute
Si vous souhaitez mieux comprendre les enjeux de biodiversité et leurs interrelations avec l’économie et l'entreprise, je ne peux que vous conseiller de venir expérimenter l’atelier “Mission biodiversité” mis au point par Engage, qui se tient tous les mardis du mois de juin.
Vous avez peut-être vu passer cet article dans Le Monde qui revient sur les attaques subies par des études mettant en évidence l’augmentation de la fréquence de détection sur les fruits et légumes européens de traces de pesticides et les conséquences sur la santé.
Cela fait écho à ce TEDx de Pierre-Henri Gouyon sur la biodiversité et les mécanismes de manipulation de l’opinion à l’œuvre dans ce domaine.
L’ingénieur agronome commence par nous rappeler que la biodiversité n’est pas quelque chose de figé mais bien une dynamique constante avec un processus de divergence associé à des processus d’extinction qui crée un équilibre dynamique qui tient grâce à ce mouvement mais que cet équilibre est en train de se rompre.
“80% de la biomasse d’insectes a disparu des zones protégées (des réserves) en seulement 30 ans. Si on reperd 80% des 20 % restants dans les 30 prochaines années, il ne va pas rester grand-chose”. - Pierre-Henri Gouyon.
Il nous explique ensuite comment, tout comme l’industrie du tabac avec le cancer du poumon ou les producteurs d’énergies fossiles avec le dérèglement climatique, l’industrie phytosanitaire a incité à réaliser et contribué à financer des recherches sur toutes les causes de déclin de la biodiversité sauf celles susceptibles d’être liées à son industrie.
“À chaque fois qu’on vous dira “c’est multifactoriel, il faut plus de recherches” sur un problème grave, demandez-vous s’il n’y a pas des gens qui ont intérêt à ce que vous croyiez ça”.
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